Vœux de Nouvel an de l'Ambassadeur
2025/1/8
Je vous adresse mes vœux les plus sincères pour cette nouvelle année 2025, chers et chères ami(e)s.
Alors que se lève l'aube de cette année nouvelle, je tiens à vous présenter mes meilleurs vœux tout en revenant sur l’année qui vient de s’achever.
Cela fait maintenant un an que j’ai pris mes fonctions ici, en décembre 2023. À mon arrivée, j’étais animé d’une ambition déterminée, car c’était ma première affectation en République Démocratique du Congo (RDC), et plus largement sur le continent africain. Cette période a coïncidé avec les élections générales, notamment la présidentielle, attirant l’attention particulière sur la situation politique et sécuritaire du pays. Heureusement, la réélection de Son Excellence Monsieur Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO à la Présidence de la République, lui permettant d'entamer un second mandat, ainsi que la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par la Première Ministre, Son Excellence Madame Judith SUMINWA TULUKA, se sont déroulés sans incidents majeurs dissipant ainsi les inquiétudes initiales.
Malgré les nombreux défis économiques et sociaux, Kinshasa, la capitale, continue de montrer une stabilité remarquable et une vitalité certaine. Un fait marquant pour nous a été le retour au cœur du pouvoir politique de notre ami de longue date, Son Excellence Monsieur Daniel MUKOKO SAMBA, titulaire d’un doctorat en économie de l’Université de Tsukuba du Japon, parfaitement bilingue en japonais et en français aux côtés de principales langues congolaises, en qualité de Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie nationale.
Par ailleurs, la situation humanitaire dans l’Est du pays, toujours en proie à des conflits armés depuis plus de vingt ans, demeure très préoccupante. Le nombre de déplacés internes continue d’augmenter. Néanmoins, des efforts de dialogue politique et de médiation, notamment dans le cadre du processus de Luanda se poursuivent et le retrait de la MONUSCO du Sud-Kivu s’est opéré sans grande perturbation.
Dans ce contexte, je ressens fortement l’importance de fournir des informations précises au peuple japonais afin de renforcer leur compréhension de ce beau pays. Malheureusement, la RDC est souvent perçue comme un lieu dangereux pour des étrangers en raison des conflits, des crimes et des maladies tropicales. Cette perception est renforcée par une couverture médiatique focalisée sur les incidents, ce qui contribue à fixer une image biaisée, basée sur des stéréotypes.
Pourtant, il est important de leur souligner que la RDC est un pays immense, six fois plus grand que le Japon, avec des distances de 2 000 km d’Est à l’Ouest et du Nord au Sud. Pour donner un ordre d’idée aux non-congolais, 2 000 km correspondent à la distance entre Paris et Kyïv (Kiev) ou entre Tokyo et Pékin. Il est évident que l’invasion russe et les batailles en Ukraine ne dissuadent pas les gens de visiter Paris, Berlin, Rome ou Athènes. De même, il existe une différence significative entre les zones de conflit à l’Est ou les régions touchées par des maladies telles que le MPOX ou « une maladie inconnue » (probablement liée au paludisme et touchant principalement les nourrissons dans des zones reculées où les conditions nutritionnelles et sanitaires sont précaires), et les zones urbaines comme Kinshasa, centre politique, ou Lubumbashi, pôle économique et minier du sud.
Je suis particulièrement inquiet à l’idée que des craintes vagues et infondées puissent freiner les échanges personnels et ralentir nos relations bilatérales. Cela risquerait d’entraîner une perte d’opportunités précieuses et de bénéfices futurs pour la RDC et surtout pour le Japon. La RDC possède presque tous les minerais stratégiques essentiels aux industries modernes, à commencer par le cuivre et le cobalt, ainsi que des ressources naturelles abondantes telles que l’eau, les terres arables et les forêts. Sa population, actuellement estimée à 100 millions d’habitants, dont environ 17 millions dans la mégalopole de Kinshasa, devrait dépasser 200 millions en 2050 et atteindre 400 millions en 2100, faisant de la RDC le quatrième pays le plus peuplé du monde. Cela représente un marché potentiel énorme. Il est vrai qu'il existe des défis à relever, comme le fait que le développement des infrastructures n'a pas encore rattrapé les besoins actuels. À cet égard, les infrastructures et la technologie de haute qualité du Japon sont bien connues et très attendues par de nombreuses personnes, y compris le grand public, grâce notamment au pont Maréchal de Matadi, seul pont reliant les deux rives moyenne et inférieure du fleuve Congo, à l'Avenue des Poids Lourds à Kinshasa, ainsi qu'au fait que plus de 90 % des voitures circulant dans la ville sont japonaises.
Son Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie nationale a d'ailleurs aimablement évoqué que le Japon était un pionnier des coentreprises minières public-privé au Congo. Cependant, de nos jours, bien que les produits japonais soient toujours largement présents dans les rues, il a souligné que les entreprises japonaises restent peu visibles, à l'exception de quelques start-ups courageuses. Il est temps, selon lui, pour les secteurs public et privé japonais d'entamer et d'accélérer une coopération économique et commerciale allant au-delà des relations d'aide économique, ce dont je ne pourrai qu’être d’accord.
Certes, il est essentiel de faire preuve de vigilance et de prendre des précautions appropriées. Par exemple, à Kinshasa, il est recommandé pour des visiteurs étrangers passagers d’éviter les bus et taxis collectifs de couleur jaune et de préférer des services de transport fiables en raison de sécurité. Limiter les déplacements à pied et prendre des mesures contre les moustiques, notamment au lever et au coucher du soleil même s'il n'est pas toujours nécessaire de prendre des médicaments préventifs contre le paludisme. Le gouvernement congolais accorde également une grande importance à l'amélioration du climat des affaires, bien que divers problèmes persistent encore. Nous, en tant qu'ambassade du Japon en RDC, continuerons à fournir des informations et un soutien à ceux qui s’intéressent au Congo autant que possible en collaboration avec le gouvernement congolais.
Ce qui est très encourageant pour nous, c’est que l’année dernière a vu un intérêt croissant de la part des entreprises et citoyens japonais pour ce pays, avec des actions concrètes qui commencent à émerger. Pour moi et pour l’ambassade il est de notre mission primordiale d'accélérer cette dynamique et de renforcer les échanges ainsi que la coopération entre la RDC et le Japon, un pays doté d'un grand marché dynamique et de ressources naturelles, pour un bénéfice mutuel optimal. Je tiens à réitérer aux peuples japonais de ne pas hésiter à nous contacter pour toute question ou besoin d’assistance.
Alors que se lève l'aube de cette année nouvelle, je tiens à vous présenter mes meilleurs vœux tout en revenant sur l’année qui vient de s’achever.
Cela fait maintenant un an que j’ai pris mes fonctions ici, en décembre 2023. À mon arrivée, j’étais animé d’une ambition déterminée, car c’était ma première affectation en République Démocratique du Congo (RDC), et plus largement sur le continent africain. Cette période a coïncidé avec les élections générales, notamment la présidentielle, attirant l’attention particulière sur la situation politique et sécuritaire du pays. Heureusement, la réélection de Son Excellence Monsieur Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO à la Présidence de la République, lui permettant d'entamer un second mandat, ainsi que la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par la Première Ministre, Son Excellence Madame Judith SUMINWA TULUKA, se sont déroulés sans incidents majeurs dissipant ainsi les inquiétudes initiales.
Malgré les nombreux défis économiques et sociaux, Kinshasa, la capitale, continue de montrer une stabilité remarquable et une vitalité certaine. Un fait marquant pour nous a été le retour au cœur du pouvoir politique de notre ami de longue date, Son Excellence Monsieur Daniel MUKOKO SAMBA, titulaire d’un doctorat en économie de l’Université de Tsukuba du Japon, parfaitement bilingue en japonais et en français aux côtés de principales langues congolaises, en qualité de Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie nationale.
Par ailleurs, la situation humanitaire dans l’Est du pays, toujours en proie à des conflits armés depuis plus de vingt ans, demeure très préoccupante. Le nombre de déplacés internes continue d’augmenter. Néanmoins, des efforts de dialogue politique et de médiation, notamment dans le cadre du processus de Luanda se poursuivent et le retrait de la MONUSCO du Sud-Kivu s’est opéré sans grande perturbation.
Dans ce contexte, je ressens fortement l’importance de fournir des informations précises au peuple japonais afin de renforcer leur compréhension de ce beau pays. Malheureusement, la RDC est souvent perçue comme un lieu dangereux pour des étrangers en raison des conflits, des crimes et des maladies tropicales. Cette perception est renforcée par une couverture médiatique focalisée sur les incidents, ce qui contribue à fixer une image biaisée, basée sur des stéréotypes.
Pourtant, il est important de leur souligner que la RDC est un pays immense, six fois plus grand que le Japon, avec des distances de 2 000 km d’Est à l’Ouest et du Nord au Sud. Pour donner un ordre d’idée aux non-congolais, 2 000 km correspondent à la distance entre Paris et Kyïv (Kiev) ou entre Tokyo et Pékin. Il est évident que l’invasion russe et les batailles en Ukraine ne dissuadent pas les gens de visiter Paris, Berlin, Rome ou Athènes. De même, il existe une différence significative entre les zones de conflit à l’Est ou les régions touchées par des maladies telles que le MPOX ou « une maladie inconnue » (probablement liée au paludisme et touchant principalement les nourrissons dans des zones reculées où les conditions nutritionnelles et sanitaires sont précaires), et les zones urbaines comme Kinshasa, centre politique, ou Lubumbashi, pôle économique et minier du sud.
Je suis particulièrement inquiet à l’idée que des craintes vagues et infondées puissent freiner les échanges personnels et ralentir nos relations bilatérales. Cela risquerait d’entraîner une perte d’opportunités précieuses et de bénéfices futurs pour la RDC et surtout pour le Japon. La RDC possède presque tous les minerais stratégiques essentiels aux industries modernes, à commencer par le cuivre et le cobalt, ainsi que des ressources naturelles abondantes telles que l’eau, les terres arables et les forêts. Sa population, actuellement estimée à 100 millions d’habitants, dont environ 17 millions dans la mégalopole de Kinshasa, devrait dépasser 200 millions en 2050 et atteindre 400 millions en 2100, faisant de la RDC le quatrième pays le plus peuplé du monde. Cela représente un marché potentiel énorme. Il est vrai qu'il existe des défis à relever, comme le fait que le développement des infrastructures n'a pas encore rattrapé les besoins actuels. À cet égard, les infrastructures et la technologie de haute qualité du Japon sont bien connues et très attendues par de nombreuses personnes, y compris le grand public, grâce notamment au pont Maréchal de Matadi, seul pont reliant les deux rives moyenne et inférieure du fleuve Congo, à l'Avenue des Poids Lourds à Kinshasa, ainsi qu'au fait que plus de 90 % des voitures circulant dans la ville sont japonaises.
Son Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie nationale a d'ailleurs aimablement évoqué que le Japon était un pionnier des coentreprises minières public-privé au Congo. Cependant, de nos jours, bien que les produits japonais soient toujours largement présents dans les rues, il a souligné que les entreprises japonaises restent peu visibles, à l'exception de quelques start-ups courageuses. Il est temps, selon lui, pour les secteurs public et privé japonais d'entamer et d'accélérer une coopération économique et commerciale allant au-delà des relations d'aide économique, ce dont je ne pourrai qu’être d’accord.
Certes, il est essentiel de faire preuve de vigilance et de prendre des précautions appropriées. Par exemple, à Kinshasa, il est recommandé pour des visiteurs étrangers passagers d’éviter les bus et taxis collectifs de couleur jaune et de préférer des services de transport fiables en raison de sécurité. Limiter les déplacements à pied et prendre des mesures contre les moustiques, notamment au lever et au coucher du soleil même s'il n'est pas toujours nécessaire de prendre des médicaments préventifs contre le paludisme. Le gouvernement congolais accorde également une grande importance à l'amélioration du climat des affaires, bien que divers problèmes persistent encore. Nous, en tant qu'ambassade du Japon en RDC, continuerons à fournir des informations et un soutien à ceux qui s’intéressent au Congo autant que possible en collaboration avec le gouvernement congolais.
Ce qui est très encourageant pour nous, c’est que l’année dernière a vu un intérêt croissant de la part des entreprises et citoyens japonais pour ce pays, avec des actions concrètes qui commencent à émerger. Pour moi et pour l’ambassade il est de notre mission primordiale d'accélérer cette dynamique et de renforcer les échanges ainsi que la coopération entre la RDC et le Japon, un pays doté d'un grand marché dynamique et de ressources naturelles, pour un bénéfice mutuel optimal. Je tiens à réitérer aux peuples japonais de ne pas hésiter à nous contacter pour toute question ou besoin d’assistance.
Pour clore, j’aimerais exprimer ma vive gratitude pour votre compréhension et votre soutien envers les activités de l’ambassade. Je vous renouvelle mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année, en souhaitant votre santé, votre bonheur, ainsi que la paix et le développement des relations d’amitié et de coopération entre le Japon et la République Démocratique du Congo.
OGAWA Hidetoshi
Ambassadeur du Japon en République Démocratique du Congo